Pourquoi ce site ?
La sexualité concerne tout le monde (y compris les personnes asexuel.les, qui sont malheureusement jugé.es et vu.e.s comme anormal.e.s), mais malheureusement l’éducation sexuelle est inexistante. Au mieux, on nous a appris l’appareil reproducteur, les mst et la contraception (enfin la contraception … pour les personnes à vulves qui se retrouvent quand même les principales à prendre la charge mentale de cet aspect). Autant dire : rien qui nous permette de comprendre notre plaisir et celui de l’autre, rien qui nous déculpabilise de nos fantasmes qui nous semblent étranges, rien qui nous rassure, rien qui nous guide face à ce monde fascinant, obsédant, inquiétant ou attirant qu’est la sexualité.
Sauf que … sauf que ce manque d’éducation, cette impossibilité de parler librement de sexualité, ce taboue général, ça a de graves conséquences sur notre rapport à la sexualité, à notre corps, à l’autre. Ce vide d’information peut nous conduire à vivre des situations d’abus, à nous détester, à avoir des comportements maltraitants envers les autres. Ou plus simplement à nous sentir perdu.e, démuni.e, seul.e, incompris.e, à avoir peur d’aller vers l’autre, de se dévoiler, d’oser être soi.
Et finalement, la seule plateforme où l’on va s’informer, c’est le porno. Or, le porno, c’est du cinéma. C’est-à-dire que c’est à la fois une industrie qui cherche à capitaliser sur ce qui est vendeur (spoiler alert : les stéréotypes de genre) et c’est également, comme tout cinéma, un domaine dans lequel les actes sont simulés, truqués, exagérés. Les acteurs.ices sont choisis de par leur conformité à la norme et les rapports de force y sont exacerbés. En bref, apprendre la sexualité avec du porno c’est comme apprendre à conduire avec fast and furious : absurde et potentiellement dangereux
De plus, les « expert.e.s » qui se prononcent aujourd’hui dans les médias sont souvent très binaires (les hommes ont telle sexualité, les femmes telle autre), dans des approches performatives des sexualités (« les 5 clefs pour le rendre fou de désir », « comment aimer sa position préférée » et autre injonctions), hétéro-normée (la seule sexualité pensée est l’hétérosexualité, comme s’il était évident que toutes les femmes ne veulent de la sexualité qu’avec des hommes et vice-versa, et dans des rapports de pouvoir pré-établis) et phallo-centrée (avec l’idée qu’un « vrai » rapport sexuel est centré sur la pénétration et se termine avec l’orgasme du porteur de pénis).
Evidemment, je ne suis pas d’accord avec ces approches, mais j’ai pu également constater, par mon expérience personnelle et professionnelle, qu’elles étaient « fausses » en ce sens que la sexualité est bien plus riche, plus complexe, plus belle et en réalité plus simple que ce que l’on veut nous faire croire. D’ailleurs je préfère parler « des » sexualités, plutôt que de « la » sexualité pour souligner la diversité des réalités.
Nos sexualités ont à la fois une dimension personnelle et une dimension culturelle. La « personnelle » nous invite à nous écouter, à écouter notre corps et ses envies profondes ; la « culturelle » nous invite à comprendre les systèmes dans lesquels nous évoluons et qui façonnent nos comportements, pour y consentir ou s’en extraire librement.
C’est sur ce chemin que je veux vous guider : je veux vous aider à comprendre les pratiques et situations sexuelles qui existent, vous inviter à vous interroger, à expérimenter, et à trouver ce qui vous fait du bien, ce qui vous excite, ce qui vous fait jouir, ce qui vous fait sentir beau.belle, ce qui vous fait sentir vivant.e, ce qui vous fait sentir vous-même.
Je voudrais vous guider à aller à la rencontre de vous-même, de votre potentiel de plaisir, de puissance, de créativité érotique, de connexion profonde à l’autre.
Car oui, nos sexualités ont ces pouvoirs-là si on arrive à s’en rendre sujet.
Vaste programme, mais si passionnant !