12 conseils d’une pro à l’usage des femmes* hétéro

1. Masturbez-vous :

La première chose à faire pour améliorer sa sexualité, c’est d’en faire un moment chouette. Et avec un.e autre, il y a tellement d’enjeux. Donc en premier, je ne peux que vous inviter à développer votre plaisir seule. Apprendre à vous connecter à vous-même. Ou si c’est trop challengeant cette idée de connexion à soi, dites-vous que vous vous « entraînez » à la sexualité. Mais tranquille hein : il ne s’agit pas de chercher absolument à jouir à chaque fois, mais bien à vous faire du bien. Si c’est tout doux juste pour se donner du love ; si pour jouir ça vous prend 1h minimum ; si c’est 1x tous les 3 mois, c’est ok ! L’idée c’est de se faire du bien, pas de continuer à nourrir les injonctions de performance ! d’ailleurs :

2. Sortez des enjeux de performance :

non, vous n’avez pas à satisfaire votre partenaire. Vous n’êtes pas au service de son plaisir, ça c’est le travail des TdS. Votre sexualité n’est pas au service des autres. La sexualité des femmes* ne devrait pas être au service de la satisfaction des hommes (sauf quand c’est explicite et qu’on nous rémunère pour ça). La sexualité doit être du plaisir pour tou.te.x.s les participant.e.s, pas une contrainte. Pas un concours.

Non, vous n’avez pas à être « assez salope » pour être aimable (et oui vous avez le droit d’être une grosse salope et d’être aimée pour ça). Non, vous n’avez pas besoin de faire une gorge profonde pour avoir de la valeur (mais oui vous pouvez engloutir autant de bites que vous le désirez et vous mériterez toujours autant le respect et l’amour). On devrait pouvoir se sentir appréciée dans toute notre vulnérabilité et nos envies, pas en étant une bonne poupée. 

3. Mettez-vous au centre de la rencontre :

votre partenaire est AUSSI IMPORTANT que vous dans la sexualité. Pas plus. Votre satisfaction doit être à la hauteur de celle que vous lui offrez. Faites une balance entre ce que vous donnez et ce que vous recevez. Dans le tds, nous recevons de l’argent en contre-partie de la satisfaction a priori unilatérale de notre client.e. Que recevez-vous quand votre partenaire ne pense qu’à iel ?

4. Communiquez, c’est la clef pour tout !

Discutez avant de vos envies et limites ; pendant de ce que vous ressentez ; après de comment s’est passé la sexualité pour vous. C’est vraiment la base pour une sexualité satisfaisante. Vous avez le droit d’exprimer vos envies et fantasmes sans honte, et vous devez pouvoir poser vos limites sans contrainte. D’ailleurs : 

5. Soyez intransigeante si on outrepasse vos limites :

Elles sont non-négociables. Dégagez toute personne qui vous manque de respect. I mean, for real. Si vous n’avez pas envie de sexualité, vous devez être respectée pour cela. Si vous n’avez pas envie d’une pratique, vous devez être respectée pour cela. Si vous étiez d’accord et puis plus, vous devez être respectée pour cela. Nul chantage, forcing, shaming ne sont acceptables.

6. Laissez votre corps s’exprimer dans son désir et ses envies :

Envie de crier comme une louve ? Allez-y ! (Sauf si vous êtes chez vos grand-parents et qu’il est 4 heures du matin, évidemment) ; envie de dire crûment ce que vous voulez que votre partenaire vous fasse ? Lâchez-vous ! Envie de caresser votre clitoris pour jouir pendant que votre partenaire vous pénètre ? Mais grands dieux, c’est votre corps, écoutez-le !

7. Ne simulez pas :

ça ne sert à rien, hormis à brosser les hommes dans leur égo (Et ils en ont suffisamment, merci bien). Là aussi, c’est le job des TdS. Si vous avez besoin de simuler lors d’un rapport, peut-être que ça veut dire que votre partenaire a besoin d’être guidé pour vous apporter du plaisir, ou peut-être que vous ne connaissez pas encore tout votre potentiel sexuel. Tout cela est ok. Et si vous êtes avec un partenaire qui ne supporte pas que vous lui expliquiez comment faire avec vous, drop him. Être centré sur sa petite personne, faire de la sexualité pour son ego et avoir besoin de faire un scénario porn plutôt que d’écouter sa partenaire = être un mauvais coup.

8. Ne normalisez jamais la douleur (sauf si elle est recherchée et consentie of course) :

avoir mal pendant la pénétration n’est PAS normal. Continuer le rapport alors que vous serrer les dents ce n’est pas ok. Stop stop stop. Si vous avez mal, arrêtez. Si votre partenaire vous shame pour ça, jetez-le par la fenêtre, non mais OH ! Si il vous fait du chantage à base de « oui bon fais un effort stp », proposez lui de lui enfoncer votre main dans son cul sans lubrifiant pour voir ce qu’il pense d’une sexualité douloureuse. Vous n’avez pas à supporter la sexualité : elle n’est pas vitale à votre survie, elle ne devrait être que sous l’égide du plaisir. Le seule moment où c’est ok d’avoir mal à son vagin, de sentir que ça force, c’est quand on accouche. Le reste du temps NON. Et puis :

9. La pénétration n’est pas obligatoire :

Bien qu’on nous la vende comme l’accomplissement d’un vrai rapport sexuel, c’est faux. Déjà tout le monde n’aime pas la pénétration. Ensuite ça peut vite être chiant pour certaines personnes, voir douloureux (et là cf le point précédent). Enfin, la majorité des femmes ne jouissent pas pendant une pénétration. Donc détendez-vous, vous n’êtes pas anormale si vous n’aimez pas, au contraire. Et puis on peut vraiment passer à côté de toute la palette des plaisirs en se centrant sur cette pratique franchement sur-côtée (après, si vous kiffez la pénétration, c’est cool aussi hein, moi perso j’adore)

10. Considérez votre corps avant tout comme votre chair, et pas uniquement comme une image :

Investissez-le de l’intérieur, comme espace de ressentis, pas comme un mannequin qui prend des pauses. Votre corps est  à vous/pour vous/vous-même (selon vos croyances), pas là pour les autres. Vous n’êtes jamais aussi belle que quand vous êtes profondément connecté à vous, à vos ressentis, à votre plaisir. Peu importe votre corpulence, votre âge, vos origines. Quand vous vous abandonnez à vous-même, à votre puissance, vous êtes extraordinairement belle.

11. CARESSEZ VOTRE CLITORIS !

Que ce soit pendant que votre partenaire vous pénètre, ou quand il vous lèche et que vous sentez que le plaisir monte mais qu’il vous faut une stimulation plus forte, ou encore pendant de la sexualité anale, vous pouvez caresser votre clitoris QUAND VOUS EN AVEZ ENVIE ! C’est VOTRE corps, VOTRE sexe, VOTRE clitoris. Vous n’avez pas à être gêné de le caresser, sa seule fonction est de donner du plaisir ! Il ne sert à rien d’autre ! Alors rendez lui hommage. 

Du reste, il est assez rare d’arriver à jouir sans stimulation clitoridienne externe. La grande jouisseuse que je suis tiens toute sa puissance de ce secret. Donc mon conseil pour prendre votre pied sexuellement, c’est avant tout de vous caresser vous-même.

Et si votre partenaire vous en empêche (LOL, oui je sais que ça existe les mecs fragiles qui se permettent D’ENLEVER NOTRE PROPRE MAIN DE NOTRE PROPRE CLITORIS parce qu’ils croient que c’est leur bite qui nous fait jouir), expliquez lui que c’est votre corps et que c’est comme ça, point.

12. Osez :

Oser ça ne veut pas dire « il faut faire 43 positions différentes pour être satisfait » ; oser ça ne veut pas dire tester le sexe à plusieurs pour montrer que vous êtes ouverte d’esprit ; oser ça ne veut pas dire faire les « 6 trucs qui rendent tous les hommes fou de désir ». 

Oser ça veut dire dépasser ses peurs et ses préjugés pour aller à la rencontre de ses envies à soi. Si vos envies c’est de faire du missionnaire pendant 5 min avec le même homme 1x par mois pendant toute votre vie, alors osez le faire. Même si on vous dit qu’il faut expérimenter mille choses. Si vos envies c’est de faire un gang bang, alors osez trouver un contexte qui vous permettra de vivre ce fantasme.


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